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"Writer/director Leon Ichaso will make "MONK", a biopic
on jazz legend Thelonious Monk".
J'en étais sûr, personne tombant sur cette info ne pouvait
s'empêcher de la communiquer. Alors, puisque la mêche est
vendue, il est donc légitime de l'inscrire sur le site, si possible
en la rendant accessible, complète, et intéressante.
Une telle divulgation qui ne peut manquer de produire des fourmis dans
les jambes de l'esprit de tous les amateurs, mais pourquoi? C'est la réponse
possible à cette question qui fait l'intérêt éventuel
de cet édito.
Un autre film de montage sur Thelonious Monk, dira-t'on? Peut-être…
peut-être pas… ou alors peut-être, mais alors, un "bon"
film de montage? C'est tout le problème. Est-il encore possible
de porter un jugement critique sur celui qui a été si universellement
acclamé? Straight, no Chaser, en effet, n'est pas un mauvais film,
c'est un film raté, au sens où un tireur rate sa cible.
Si la cible est le grand public, ou disons le petit-grand public, alors
il y a une sorte d'adéquation, fourre-tout de séquences,
d'images, fausses fins, remplissage inutile d'exemples qui "empêchent"
de voir Monk. Entendons nous bien, il n'est rien là qui doive faire
ombre à Tommy Flanagan. Mais Monk, tout de même, dans un
film qui lui est consacré?
Il existe un autre film, de structure analogue au précédent,
qui n'a pas eu son destin, disons-le, exceptionnel. Il s'agit de "American
Composer". On peut facilement se convaincre aujourd'hui de la supériorité
de ce dernier sur le précédent grâce aux éditions
DVD aujourd'hui faciles à trouver. Cependant, supérieur
ne signifie pas, ici, définitif.
Revenons à notre mouton qui, de n'exister pas encore, doit bénéficier
de la présomption d'innocence, soit : d'avoir cinq pattes. Sur
le site consacré à l'actualité de l'industrie cinématographique,
la dépèche tombe, dans sa sécheresse : « MONK
MOVIE : New York based GreeneStreet Films is reteaming with "Piñero"
director Leon Ichaso for a biopic on jazz great Thelonious Monk. Harry
Colomby ("Breakdown", "Johnny Dangerously"), who was
also Monk's longtime manager, is producing with GreeneStreet's Fisher
Stevens and John Penotti. "The passion and artistry Leon brings to
all of his work will make this a memorable film -- a film that Thelonious
Monk more than deserves" Colomby said in a prepared statement. »
Et là, on se dit que peut-être l'intervention d'Harry Colomby
va faire de ce film en préparation quelque chose d'original, de
pensé, de réfléchi, eu égard à son
long compagnonage avec Thelonious en tant que son manager. Compagnonage
n'implique pas, ici, que ces deux-là se tapaient sur le ventre,
mais qu'une relation de travail s'était établie entre eux,
faite de confiance pour l'un, d'admiration pour l'autre. Espérons
que Colomby en dira un peu plus dans, ou autour, de ce projet.
Et puis, l'intervention de Leon Ichaso a des chances de faire de ce film,
en plus, un objet de cinéma valable en tant que tel.
Enfin, on peut rêver que le tout donne un témoignage d'amour
fait avec le professionalisme requis par son sujet; et qui évitera
les démonstrations techniques étalées avec indifférence…
A suivre.
© Jacques Ponzio / octobre 2004
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